Le secteur du transport routier va mal à en croire la Coordination nationale des organes représentatifs du secteur du transport par taxis au Maroc. Cette dernière a appelé à un sit-in, le 21 mars, devant l’annexe du ministère de l’Intérieur à Rabat, qui selon elle n’a pas tenu les promesses annoncées lors de la réunion du 18 janvier 2023 et qui concerne la résolution de certains points en urgence de son dossier revendicatif.
Depuis un moment, le secteur du transport routier connaît une congestion sans précédent en raison de plusieurs problèmes qui gangrènent le secteur et l’anarchie qui y regne. Les professionnels ont beau dénoncer cela, mais en vain, le ministère de l’Intérieur n’a toujours pas répondu à leurs revendications principales et qui ne nécessitent pas autant selon eux, mais plutôt une volonté réelle.
Parmi ces problèmes figurent l’octroi de l’agrément aux chauffeurs professionnels selon des conditions tenant compte de l’ancienneté, du statut social et de l’absence de permis d’exploitation, ce qui est le cas dans de nombreuses villes et régions.
Il y aussi la lutte contre le transport clandestin à travers les applications, précise la Coordination nationale des organes représentatifs du secteur du transport par taxis au Maroc, appelant ainsi le gouvernement à assumer ses responsabilités pour garantir une concurrence loyale.
Il s’agit là d’un des points que la Coordination appelle à résoudre en urgence et que le ministère de l’Intérieur avait promis de régler lors de la dernière réunion du 18 janvier, selon Mustapha Chaoune, secrétaire général national de l’Organisation Démocratique des Transports et de la Logistique (ODTL) et membre de la Coordination.
« Le ministère de tutelle nous a promis le 18 janvier de résoudre ce point dans un délai de 15 jours, un mois maximum. Ce délai est largement dépassé, et rien n’a été fait dans ce sens. Les applications fonctionnent toujours », explique le syndicaliste.
Si les applications trouvent un succès important auprès des citoyens, c’est qu’il y a forcément des raisons qui les ont poussés à laisser tomber le petit taxi pour ce service, notamment le fait que certains chauffeurs de petit taxi posent plusieurs conditions pour transporter un client, comme choisir le trajet ou la destination où il se rend, choisir le nombre de passagers etc. Plusieurs points qui doivent normalement pousser les chauffeurs de taxi à se remettre en question.
Sur ce point, Mustapha Chaoune est d’accord avec nous sur toute la ligne, mais refuse par contre le format illégal des applications, dont les chauffeurs ne disposent pas du permis de conduire adéquat, ni des autorisations nécessaires pour exercer ce métier. Par contre, il n’est pas contre sa légalisation, afin que les chauffeurs de taxi puissent également y travailler et améliorer leur situation financière.
Aussi, et parmi les revendications de la Coordination, figure l’accélération de la promulgation d’une loi réglementant la profession en accord avec toutes les parties prenantes, et prenant en compte les intérêts des professionnels de taxi pour sortir du chaos et de la confusion dans la gestion du secteur.
La coordination appelle aussi à plafonner les prix des carburants, et la suspension temporaire de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la redevance de consommation intérieure, qui représentent environ 40% du prix, tout en activant le gasoil professionnel, en accélérant la publication des décrets d’application de la loi sur le Conseil de la concurrence afin d’assurer sa fonction de contrôle et de régulation des prix des carburants.
L’un des points importants que la Coordination appelle à résoudre en urgence, figure l’application de l’ensemble des circulaires ministérielles, notamment la circulaire n° 336 de concernant l’Assurance maladie obligatoire (AMO) en mettant fin à la confusion dans ce chantier royal important, qui vise à généraliser la protection sociale aux différentes couches de la société.
« Il faut savoir que les chauffeurs de taxi adhérent à six systèmes de couverture santé, notamment le décret de la couverture santé des porteurs de la carte professionnelle, il y a le décret de l’auto-entrepreneur, il y a aussi le décret du RAMED, puisque la plupart étaient adhérents à ce système et autres. Il y en a qui se retrouvent à payer plusieurs fois, ce qui fait que ces chauffeurs souffrent du chevauchement des systèmes, ce qui prête à confusion, raison pour laquelle nous appelons à l’application des décrets du chantier royal de la généralisation de la couverture sociale », explique Mustapha Chaoune.
Par ailleurs, la Coordination appelle le gouvernement, notamment le ministère de tutelle, à simplifier les démarches administratives pour permettre aux professionnels des taxis de bénéficier d’aides au renouvellement de la flotte et donner l’opportunité aux titulaires de contrats longue durée, ou à ceux qui exploitent des permis de personnes décédées, ou à ceux qui ont des poursuites judiciaires, de renouveler leurs voitures vétustes, appelant les conseils régionaux et les conseils provinciaux à assumer leur responsabilité de fournir des subventions pour renouveler les flottes à l’image de ce qui se fait dans la région de l’Oriental.