Au Maroc, les employés chercheraient plus activement à quitter leur job que dans le reste du monde, révèle une étude de ReKrute.com et Boston Consulting Group (BCG). Les résultats montrent que 7 cadres sur 10 recherchent activement un nouvel emploi.
Près de 70% des talents marocains cherchent activement un emploi et 2% supplémentaires ont déjà fait le choix de partir ce qui est presque 2 fois plus que la moyenne mondiale qui s’établit à 40%, a indiqué l’étude intitulée “What Job Seekers Wish Employers Knew”, menée dans 140 pays.
« Au Maroc comme dans le reste du monde, on assiste à une forte tension sur le marché de l’emploi qui conduit à une mutation profonde des rapports entre salariés et entreprises. Cela questionne fondamentalement les propositions de valeur employeur, les processus de recrutement et de gestion des talents, le modèle managérial et la culture même des entreprises », soulignent BCG et Rekrute dans un communiqué.
L’étude menée auprès de 90.000 talents dans 160 pays dont près de 400 au Maroc, montre que dans le cas du Maroc, les candidats sont plus volatiles que dans le reste du monde avec seul 1% des cadres marocains qui se disent fidèles à leur employeur contre 4% au niveau mondial.
« De plus en plus, les actifs au Maroc veulent travailler pour vivre, et non vivre pour travailler : 66% rêvent d’une carrière stable avec un bon équilibre travail-vie personnelle. Un taux qui est bien harmonieux avec la tendance mondiale (69%) », explique l’étude, affirmant que le salaire est devenu le 1 er facteur de motivation au travail, comme partout dans le monde.
« Les résultats de cette enquête mondiale que nous avions mené pour la dernière fois en 2018 sont, cette année, particulièrement intéressants. On y note de nouvelles spécificités comme le fait que c’est la 1ère année que les attentes des candidats marocains sont quasi similaires à celles du monde alors que nous avions d’habitude d’avoir quelques années de décalage. L’effet COVID a donc été unanime partout : recherche de bonheur et de sens sont les maître mots des candidats », a déclaré Philippe Montant, Directeur Général de ReKrute, cité dans le communiqué.
Il note aussi un « intérêt fort pour le salaire comme facteur de motivation au travail, ce que nous n’avions jamais vu en 17 ans d’existence ! C’est désormais aux employeurs d’être challengés : dans leurs méthodes de recrutement comme dans leur capacité à prendre en compte les attentes de leurs potentiels futurs collaborateurs pour attirer et fidéliser leurs équipes » a-t-il déclaré.
Selon l’étude la prédisposition des employés à quitter leur job (seuls 8% sont fidèles à leur employeur contre 70% qui cherchent activement un autre emploi) s’explique par la recherche « d’un poste plus intéressant ou avec un niveau de séniorité plus élevé (52%) ou pour explorer un nouveau métier (29%) ».
Il s’agit d’une tendance « à prendre très au sérieux par les entreprises qui doivent porter une attention plus forte à la fidélisation de leurs collaborateurs », indique la même source.