Cet étrange aéronef électrique est capable de décoller et d’atterrir à la verticale pour se transformer en avion pour le vol en croisière. Mais sa particularité principale, c’est qu’il peut changer de nacelle pour transporter des passagers, du fret ou d’autres charges utiles. Mieux encore, c’est un robot chariot qui vient charger et décharger la nacelle sur l’appareil.
Un taxi volant, un drone cargo, un avion de combat, un hélicoptère de secours…, le Sigma-6 d’Airspace Experience Technologies (ASX) est tout cela à la fois et même plus. Ce surprenant aéronef, conçu à Detroit, aux États-Unis, se présente pour le moment sous la forme d’un prototype de type eVTOL, c’est-à-dire un appareil à décollage et atterrissage vertical doté d’une motorisation électrique.
Pour ces deux manœuvres, six rotors maintiennent en l’air l’appareil. Pour passer en mode « croisière », une vaste aile de 13 mètres bascule à l’horizontale. Elle porte deux moteurs à ses extrémités, et deux paires de poutres pour les quatre autres moteurs. L’ensemble des moteurs délivre 1 200 cv, pour assurer la traction de l’appareil afin de l’emmener à une vitesse de pointe de 400 km/h.
Ce système d’aile inclinable n’est plus beaucoup employé sur les VTOL car, dans les phases de vol stationnaire, ce vaste plan vertical subit les effets du vent et nécessite plus de compensation et d’énergie de la part des rotors. C’est pourtant cette solution qu’a choisi l’avionneur. À l’arrière, se trouve un empennage d’avion en V au bout de la poutre de la queue.
Mais ce n’est pas la principale particularité du Sigma-6. L’aéronef est modulaire, c’est-à-dire qu’il est conçu pour pouvoir changer de cellule facilement. Ainsi, son habitacle, capable de transporter jusqu’à huit passagers, peut être remplacé par une nacelle permettant d’emporter du fret. De même, cette cellule peut se substituer à un module spécialisé. Il peut s’agir, par exemple, d’une nacelle conçue pour assurer des secours d’urgence, mais également d’un module militaire. Sur ce dernier point, le Sigma-6 a d’ailleurs su séduire l’US Air Force. L’armée considère que cette solution modulaire est bien adaptée à ses exigences. C’est même elle qui a donné son feu vert pour passer à l’étape suivante du développement de l’aéronef.